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Chez les patients atteints d’ostéopétrose, il n’existe pas encore de méthode unique et reconnue pour traiter les fractures. La majorité des médecins préfère éviter la chirurgie, pensant qu’elle pourrait perturber le peu de guérison naturelle possible, mais cela oblige à immobiliser longtemps le patient (à l’aide de plâtres ou d’attelles par exemple), ce qui réduit fortement sa qualité de vie pour plusieurs raisons :
Même si elle comporte des inconvénients, l'immobilisation reste donc la méthode la moins risquée et la plus utilisée par les professionnels de santé pour traiter les fractures des patients atteints d'ostéopétrose.
Néanmoins, certains traumatismes, comme les fractures ouvertes par exemple, nécessitent une opération. Le chirurgien orthopédiste intervient pour réparer des fractures ou corriger des déformations osseuses. Il évalue la nécessité de l’intervention, planifie précisément le type d’intervention et la réalise. Il en assure le suivi pendant plusieurs années. C’est une chirurgie très difficile qui ne doit être faite que dans les centres de référence spécialisés. Les étapes de la chirurgie sont expliquées ci-dessous.
Sauf en cas d’urgence, (si le patient a une fracture ouverte par exemple), une première consultation est effectuée avec le chirurgien pour évaluer les radios, confirmer la fracture et l’augmentation de la densité osseuse, discuter des antécédents et finalement établir un plan d’opération.
Chez les patients atteints d’ostéopétrose, la chirurgie est très délicate, avec des risques élevés (casse d’outils de chirurgie, échauffement de l’os, difficulté à insérer les vis en raison de la dureté de l’os), c’est pourquoi il est essentiel de bien planifier l’opération à l’avance et de suivre le patient de près après l’intervention.
Pendant l’opération, le chirurgien orthopédiste réduit et fixe la fracture (ostéosynthèse) grâce à plusieurs procédés, spécifiques aux maladies osseuses comme l’ostéopétrose. Dans des situations difficiles, l’intervention peut nécessiter la présence d’un chirurgien orthopédiste pédiatrique et adulte.
Plusieurs techniques existent pour fixer les fractures :
Bien que moins recommandé pour les patients atteints d’ostéopétrose, il est parfois possible d’utiliser des clous intra-médullaires (des tiges qu’on insère à l’intérieur de l’os), même si l’espace au centre de l’os semble absent à la radiographie. Cette méthode, appelée clouage intra-médullaire, peut offrir plus de stabilité et aider l’os à guérir plus vite. Cependant, cette chirurgie est techniquement difficile car le canal médullaire est occupé par de l’os : les outils chirurgicaux peuvent se casser, s’user très rapidement, ou se bloquer dans l’os très dur.
Pour éviter ces problèmes, certains chirurgiens préfèrent utiliser des plaques vissées à l’extérieur de l’os (fixation extra-médullaire). Une plaque très utilisée est celle du fémur opposé, fixée latéralement. Dans certains cas, deux plaques sont même mises en même temps pour plus de solidité. Mais cette méthode peut créer des zones de fragilité (appelées "zones de concentration de stress") autour de la plaque, et provoquer de nouvelles fractures.
Une autre solution est de combiner les deux techniques : clouage à l’intérieur et plaque à l’extérieur. Cette approche semble donner de bons résultats, même si le risque de fractures post-opératoires est élevé avec un temps de guérison moyen de 7,4 mois sans greffe osseuse, et 6,5 mois avec greffe osseuse.
Fixation extramédullaire
Fixation intramédullaire
En ce qui concerne la greffe osseuse, il est parfois difficile de prélever de l’os chez un patient atteint d’ostéopétrose (à cause de la densité anormale). Certains utilisent alors de l’os provenant d’un donneur (allogreffe), parfois associé à des protéines qui stimulent la formation osseuse (BMP). Mais cela peut causer des infections, nécessitant une seconde opération pour retirer le greffon. D’autres préfèrent utiliser l’os du propre patient (autogreffe), prélevé au niveau du bassin ou de la zone de fracture.
Après l’opération, un suivi régulier est essentiel pour vérifier que l’os guérit bien. Des consultations sont prévues à 1 mois et demi, 3 mois, 6 mois, 1 an, puis un suivi à long terme, voire à vie est mis en place si nécessaire.
Des examens d’imagerie seront réalisés pour observer l’évolution de la fracture :
Ces contrôles permettent à l’équipe médicale de s’assurer que tout se passe bien et d’intervenir rapidement en cas de problème.